Il existe quatre espèces de caïmans (Alligatoridae) en Guyane française, le caïman noir, le caïman à lunettes, le caïman rouge et le caïman gris. Ces espèces d’alligator n’attaquent pas l’homme mais demeurent un gibier de choix pour les chasseurs, à cause de leur chair fine et unique. Le Caïman noir, le plus gros des espèces guyanaises lui n’est plus cantonné qu’au bassin de Kaw, ayant été chassé dans toutes les autres localités où il était présent, tant pour sa viande que la qualité de son cuir. De plus, la dégradation des milieux aquatiques auxquelles les caïmans sont inféodés font sans cesse reculer leurs populations. Il est important de bien les connaître et de les protéger.
J’ai pu ces dernières semaines, croiser et photographier trois des quatre espèces. Le caïman noir, quant à lui, n’est quasiment plus photographiable que dans la plaine angélique, cette zone de la réserve de Kaw accessible uniquement par hélicoptère et sur des critères de mission à but scientifique. Alors qu’il était encore bien présent sur le reste des marais il y a quelques années, certains prestataires touristiques, ne respectant pas le cotât fixé à un individu capturé puis relâché par sortie, capturaient des fois plus d’une dizaine de spécimens. Les reptiles, sans aucun doute stressés par ces captures répétitives et le fait de passer entre les mains de chaque touriste voulant prendre sa photo avec le « monstre du marais », se sont petit à petit éloignés de la zone accessible aux touristes. Alors que le marais semblait être le spot pour observer les différences espèces dans la même soirée, j’ai entendu des témoignages d’il y a quelques mois faisant état de sortie où les pirogues étaient rentrées bredouilles. Pas un seul œil rouge à l’horizon.
En effet, il est relativement facile de trouver des caïmans s’ils sont présents. Leurs yeux reflètent comme des braises rouges, le faisceau de la lampe et les éclaire. Une bonne frontale suffit pour dénicher tous les individus se trouvant à portée d’éclairage. Et si on s’approche calmement, ils ne sont pas très farouches. Pour information, toutes les photos qui vont suivre ont été prises au 100mm macro, ce qui peut vous donner une idée du peu de distance qui me séparait des bestioles.
Le caïman à lunettes : Caïman crocodilus
Les caïmans rouge et gris sont considérés comme des caïmans forestiers, à savoir qu’ils n’hésitent pas à se déplacer sur la terre ferme pour changer de marre ou de cours d’eau. Ils se distinguent des caïmans noirs et à lunettes, par l’absence de barre osseuse en deçà des yeux. Les gris semblent plus sensibles à l’altération de leur environnement et par conséquent, ne se trouvent que très rarement sur la bande littorale, alors qu’on peut trouver des rouges sur des criques à quelques minutes de Kourou seulement.
Le caïman rouge : Paleosuchus palpebrosus
Le caïman gris : Paleosuchus trigonatus
« au 100mm macro » ? Ah oui ! Ca fait une sacrée proxi !
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haha, tu vas connaître ça dans pas si longtemps 😉
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Va falloir que tu prévois une sortie au Brésil pour le « museau large » ! 😀
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